Un mouvement d’exception sur l’établi de l’atelier : Louis Leroy N°16889, tête de Vipère 1ère classe, gagnant de la Coupe Chronométrique de l’Observatoire de Besançon en 1938.
Le chronomètre 16889 spécialement exécuté par L. Leroy & Cie pour Monsieur André Goüin a été classé Premier (267 points sur 300 maximum) au Concours Chronométrique de l’Observatoire national de Besançon et a obtenu la Coupe Chronométrique 1938.
La montre dans son écrin, avec la médaille décernée pour le concours 1937-1938.
L’extrait du catalogue de vente.
Quelques photographies du mouvement avant démontage. La Tête de Vipère 1ère classe et bien visible entre les ponts de roue moyenne et roue de centre.
Observatoire National de Besançon
Résultats chronométriques obtenus en 1937-1938
1. Le démontage
Les vis bien sont serrées, il faut faire très attention de ne pas déraper ! Un mouvement magnifiquement fini, ainsi qu’en témoignent les contre-pivots et les dents de loup. Les pieds de vis sont tous polis, même ceux que l’on ne voit pas. D’autres détails viendront confirmer l’excellence de la facture.
Le mouvement est en bon état, mais sale et complètement dépourvu de lubrifiant dans les huiliers. Il eut été très dommage de le faire tourner tel quel…
2. Le nettoyage
Un premier bain aux ultra-sons viendra au bout des saletés les plus incrustées. Un second bain, suivi de rinçages et séchages dans la machine Elma finit le travail tout en douceur.
Après nettoyage, l’aspect de la platine et du pont ont bien changé ! Admirez le magnifique balancier compensé et son spiral Breguet bleu…
3. Réparations / améliorations
Quelques gros plans : la Tête de Vipère 1ère classe et une finition qui laisse à désirer. Ce qui est étonnant sur un calibre de cette classe ! Il est à mon avis dangereux de laisser tels quels ces éclats de métal qui ne demandent qu’à tomber et bloquer un mécanisme horloger délicat. J’y ai donc remédié. Plus un mystère de marques dont l’utilité m’est inconnue.
Un problème qui reste à résoudre : le remontage et la mise à l’heure ne fonctionnent pas. J’ai d’abord pensé que deux pièces (pignon coulant et pignon de remontoir) ont été remplacées dans ce mouvement, pièces incompatibles avec le bon fonctionnement de la tirette ! Cette “réparation” n’aurait jamais pu marcher…
La réponse était beaucoup plus simple…
La Loi de Murphy a une nouvelle fois eu raison : peu avant l’expédition la montre a choisi de défier Newton pour s’essayer à un vol plané imprévu. Les pivots d’axe de balancier n’ont pas résisté ! Il ne restait qu’à usiner un nouvel axe, conforme en tous points à l’original : dimensions, concentricité et état de surface.
4. Le remontage
Le ressort est la première pièce à rejoindre son logement : le barillet, propre et fraichement graissé. La suite se déroule sans incidents, si ce n’est la découverte que ce mouvement n’est en fait pas fabriqué par L. Leroy, mais basé sur une ébauche Lecoultre & Co !
5. Photos finales
Et une dernière petite photo, directement depuis l’établi !
Le chronomètre a rejoint sa boite d’origine, à côté de la médaille décernée en 1938.
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