Cette pièce est intéressante à réparer, car ce n’est pas son mécanisme qui est à la peine, mais un accessoire qu’il est rare de trouver sur une montre bracelet.

La carrure de cette montre est double. La partie montre pivote sur le côté pour révéler un altimètre. Pression et altitude sont affichées en constance, sauf que là, la montre a chuté et rien ne va plus.

Premier défi : ouvrir le fond de l’altimètre. Après un soirée de recherches et d’essais, je me rends à l’évidence : si ça ne se dévisse pas, si ça ne se déclipse pas, c’est que ça doit donc se pousser.

↑ Photo n°1 ↑
Sortons les tasseaux, la potence rouge et vérifions la théorie…

↑ Photo n°2 ↑
Ouiiii, ça vient ! L’altimètre glisse lentement hors de la carrure, on va pouvoir l’ouvrir et regarder ce qui ne fonctionne plus.

↑ Photo n°3↑
La bille au contact avec la capsule anéroïde est sortie de son logement, bloquant la course de l’aiguille. Le ressort de rappel a aussi giclé. Un démontage s’impose, mais pour ce faire il faut d’abord sortir le cadran. Ce dernier est bien évidemment collé : rien n’est fait pour faciliter la tâche du réparateur ! C’est donc à l’air chaud que je décolle doucement le récalcitrant.

↑ Photo n°4 ↑
Les pièces soigneusement alignées attendent un nettoyage et le remontage. Ce n’est pas compliqué, mais ça change un peu des mouvements. On distingue bien la platine de l’altimètre. L’axe de l’aiguille est monté sur rubis. La capsule anéroïde est en bas, à droite du cadran noir des pressions. Elle est sous vide et c’est sa dilatation ou compression qu’affiche l’altimètre.

↑ Photo n°5 ↑

Gros plan sur le mécanisme transmettant la dilatation / contraction de la capsule anéroïde (non montée ici) à la roue de centre. Le basculement du levier à droite, monté sur le gros axe, est transmis par un picot au râteau en dessous qui à son tour fait tourner la roue sur laquelle est fichée l’aiguille.

↑ Photo n°6 ↑

Vue similaire avec la capsule et la lame prenant appui sur le levier. Une bille d’acier assure le contact entre la capsule et la lame. C’est la bille qui s’était échappée de son logement lors de la chute de la montre.

↑ Photo n°7 ↑

Il est temps de remonter le cadran et l’aiguille.

↑ Photo n°8 ↑

Je cale provisoirement l’altimètre sur la pression du jour, 1010hPa. Pendant quelques jours j’observerai les variations. Si la capsule anéroïde est intacte, ça devrait fonctionner sans problème.

↑ Photo n°9 ↑

C’est dans cette carrure massive que se cache l’altimètre. Le gros poussoir à l’avant sert à libérer la montre qui bascule pour découvrir l’altimètre dans son fond.

↑ Photo n°10 ↑
Un léger polissage de la carrure efface quelques rayures, les profondes feront la patine antiquaire. Le bracelet ajoute une note indéniablement féminine à ce gros bijou..

↑ Photo n°11 ↑
 Réemboîtage de l’altimètre et ajustement au QNH 1011 du jour.

↑ Photo n°12 ↑
 Et voilà, l’Altimark est à nouveau bonne pour le service.

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